Crécy : qui connaît le véritable nom du monument au centre de la ville ?
Crécy-en-Ponthieu (Somme) est une place forte de l’histoire dans la Somme.
En témoigne bien évidemment la bataille de Crécy en 1346 avec de nombreuses traces encore existantes de ce conflit.
Il y a deux écoles. / Gérard Lheureux, maire de Crécy-en-Ponthieu
On peut même remonter encore un peu plus le temps. Grâce à un monument, fait de briques et de pierre, dans le centre de la commune. Beaucoup l’appellent la Croix du Bourg. Pour d’autres, il s’agit de la lanterne des morts. Mais qui détient vraiment la vérité ? « Il y a deux écoles, explique Gérard Lheureux, le maire. Tout le monde n’est pas d’accord ».
Une sacrée histoire
Mais que sait-on vraiment sur ce monument ?
Gérard Devismes est l’un de ceux qui ont étudié ce pan de l’histoire crécéenne. Dans un ouvrage « Picardie Maritime Insolite », il livre son explication : « Sur la place principale de Crécy-en-Ponthieu, s’élève un curieux monument tout en hauteur, fait de briques et de pierres. Une plaque scellée sur son corps explique qu’il fut dressé en 1189 par Eléonore dite Aliénor d’Aquitaine qui épousa le roi de France Louis VII en 1137, lequel la répudia ; elle se remaria en 1152 à Henri II, roi d’Angleterre. Elle érigea cette colonne sculptée quand elle était comtesse de Ponthieu, en l’honneur de ses fils Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, croisés en Terre sainte.
Plusieurs noms au travers des siècles
Mais, se rapportant à des stèles semblables en Angleterre, des historiens ont pensé qu’elle fut plutôt érigée en la circonstance de la mort en 1290 d’Eléonore de Castille, également comtesse de Ponthieu, mais épouse du roi Edouard 1er d’Angleterre. A partir de sa création et au fil des siècles, ce monument eut plusieurs noms : d’abord celui de pilori, ce qui pouvait faire penser qu’il avait le même rôle que ce monument de la place du Pilori à Abbeville, où depuis le XIIe siècle on exposait et marquait les voleurs, les blasphémateurs, les bigames et autres criminels qu’on tournait en général trois fois pour que chacun pût bien les voir. Il prit ensuite le nom du marché, certainement parce qu’un marché y avait lieu chaque semaine. En dernier lieu, on lui donna le nom de lanterne des morts, car son rôle se rapportait à une coutume.
Elle consistait à placer au sommet d’une colonne, d’un pilastre ou d’un obélisque, une lampe à huile, en hommage à un décédé qui était certainement un éminent personnage du bourg ou de la région. Il existe une autre lanterne des morts encore visible sur la place de la Marne, à Abbeville, derrière l’église Saint-Gilles. Elle est d’un aspect quelque peu différent de celle de Crécy-en-Ponthieu, mais elle devait avoir le même office de célébration d’un décès, puisqu’elle est située juste à côté de l’église, et de plus au cœur de l’ancien cimetière qui se trouvait juste à côté du sanctuaire religieux ».
On sait également que plusieurs colonnes de ce même type se trouvent sur la route qui mène à l’Angleterre. Et pour vous quel est son nom ?