Le barrage de Pont-Rémy sera l’un des premiers à produire de l’électricité.
Le barrage de Pont-Rémy a été retenu par le Conseil départemental de la Somme pour être l’un des premiers à produire de l’hydroélectricité.
La mise en service est espérée en 2025.
Le barrage de Pont-Rémy fait partie des trois ouvrages (avec celui du pendu à Amiens, et celui d’Etinehem-Méricourt) retenus par le Conseil départemental de la Somme pour y développer la production d’hydroélectricité.
D’ici 2025, ces trois barrages produiront donc de l’énergie propre, qui sera injectée au réseau électrique. Cette production est estimée à 1,33 GWh par an, soit la consommation d’environ 400 ménages samariens, hors chauffage.
Vice-président du Département en charge de l’environnement et de la transition énergétique, Frank Beauvarlet répond à nos questions…
« La tradition revit grâce à la technologie »
Pourquoi Pont-Rémy fait-il partie des sites retenus pour ce projet ?
Franck Beauvarlet. Le projet doit être le plus rentable possible en termes de production d’énergie. Une étude a montré que ces trois barrages étaient ceux qui avaient le plus de potentiel. C’est essentiellement dû au débit d’eau. Pas forcément à la hauteur de la chute, mais à l’arrivée d’eau. Celui d’Etinehem-Méricourt, qui a le plus gros potentiel, n’est ainsi pas le plus haut, mais le débit est très important.
La maire de Pont-Rémy Annie Roucoux appelait ce projet de ses vœux depuis longtemps. Le fait qu’il y ait une volonté locale forte a-t-il également joué ?
C’est sûr que ça ne peut que faciliter la mise en place du projet. Mais cette volonté locale est désormais largement partagée. En tant qu’élus locaux, on a envie de participer à la transition écologique. Je suis bien placé pour en parler, puisque mon village est directement concerné (Franck Beauvarlet est maire de Etinehem-Méricourt, NDLR).
Franck Beauvarlet, « Monsieur transition énergétique » du département
Vice-président du Conseil départemental de la Somme en charge de l’environnement, Franck Beauvarlet est l’un des visages de la transition énergétique du territoire. Maire de Etinehem-Méricourt, joli village fleuri situé entre Amiens et Péronne, l’élu est également président de la fédération d’énergie de la Somme (la FDE80), qui œuvre notamment à réduire la consommation énergétique des collectivités, en améliorant les capacités énergétiques des bâtiments communaux, en généralisant les leds, ou en soutenant ou portant des projets photovoltaïques ou hydroélectriques.
L’objectif à long terme est-il d’utiliser tous les barrages de la Somme ?
La capacité actuelle des turbines fait que l’hydroélectricité n’est pas une solution rentable sur tous les barrages. Mais la technologie progresse vite, en même temps que la prise de conscience se généralise. Aujourd’hui, on ne peut pas en implanter partout. Mais je crois profondément que ça va évoluer, et qu’on pourra bientôt utiliser la puissance hydraulique non seulement sur toute la Somme, mais aussi sur les autres rivières du département. Certaines communes, comme Long et Amiens, portent d’ailleurs leurs propres projets parallèlement au programme porté par le Département.
Est-ce difficile à mettre en place ?
Il faut du temps bien sûr : études, appels d’offres, demandes d’autorisation… On sait que ce genre de projets ne se concrétise pas du jour au lendemain en France : ces barrages produiront de l’électricité au mieux en 2025. Mais on sait faire, et il se trouve que ça n’a que des avantages : c’est une énergie verte, durable et illimitée. Et en plus c’est silencieux et invisible : tout se passe sous l’eau.
Avec ce projet, on renoue en quelque sorte avec un vieux savoir-faire…
C’est vrai que nos ancêtres savaient utiliser la puissance hydraulique avec les moulins. On en a un bon exemple près de Pont-Rémy, à Long, avec cette centrale hydroélectrique qui alimentait tout le village en électricité (et qui fête ses 120 ans cette année, NDLR). Au fil du temps, on a perdu cette intelligence, sans doute parce qu’on ne la jugeait pas assez performante. Mais on est en train de la retrouver. Grâce aux nouvelles technologies, on renoue avec la tradition.
Autour de Pont-Rémy, plusieurs collèges (Ailly-le-Haut-Clocher, Airaines, Longpré-les-Corps-Saints…) seront par ailleurs concernés par le développement de panneaux solaires. Où en est cet autre projet porté par le département ?
Là aussi, ça prend du temps. Aujourd’hui, le projet est surtout soumis aux difficultés d’approvisionnement qu’on a d’abord attribué à la crise Covid, puis à la guerre en Ukraine. C’est long, mais on espère bien que les travaux commenceront cette année.