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L'ébéniste d'Oneux sur le tournage d'un film à St Riquier.

Publié le 12/01/2023

L'ébéniste d'Oneux est devenu décorateur et acteur sur le tournage d'un film à Saint-Riquier.

Ebéniste d'art à Oneux, François Hallot se souvient avec enthousiasme de l'incroyable hasard qui l'a conduit sur le plateau du film L'Envol, en salles ce mercredi 11 janvier.

En salles ce mercredi 11 janvier, le film L’Envol a été tourné durant l’été 2021 dans la Somme : c’est à Saint-Riquier (Somme) que l’équipe s’est installée durant près de trois mois, autour du décor principal, la ferme dite « Jeanne d’Arc » de Drugy.

Outre les décors du film (Saint-Riquier donc, mais aussi Saint-Valery, ou encore les marais de Long), les spectateurs pourront reconnaître des visages de locaux parmi les figurants.

Ils pourront aussi découvrir, dans un petit rôle, celui d’un artisan d’art bien connu sur le territoire : François Hallot, ébéniste installé à Oneux, que rien ne destinait à faire du cinéma.

Une succession de hasards
« Je ne suis pas du tout cinéphile, s’amuse-t-il d’ailleurs. Ça m’est tombé dessus par un hasard incroyable. » Ce hasard qui a voulu que l’un des personnages principaux soit un ébéniste, que le film se tourne autour de Saint-Riquier, que l’un des rares ébénistes d’art de la Somme vive à quelques kilomètres à peine, et qu’il rencontre une assistante du réalisateur quelques mois avant le tournage…

Rembobinons… L’histoire commence en avril 2021, deux mois avant le tournage. L’ébéniste d’Oneux est appelé par la propriétaire d’une maison de Saint-Riquier.

« Elle m’a demandé de venir boucher un trou dans un plancher, parce qu’elle devait accueillir des gens de cinéma qui préparaient un film, et qu’elle voulait éviter les accidents », raconte François Hallot.

La suite s’enchaîne avec une étonnante facilité. Alors que l’ébéniste est au travail sur ce fameux trou dans le plancher, quelques membres de l’équipe du film arrivent à Saint-Riquier.

Parmi eux, une responsable du casting, qui voit le fils de François Hallot descendre l’escalier de la maison une caisse à outils à la main, et qui lui pose aussitôt cette question : « Tu ne veux pas faire un casting ? »

De la figuration pour les deux enfants Hallot
Une question qui fait sens pour le jeune Oscar : quelques mois plus tôt, une élève de son école d’Yvrench avait été choisie pour tenir un rôle important dans le film Notre-Dame brûle, tourné en partie à Amiens.

Lui sera figurant le temps d’une journée de tournage, comme sa sœur. Mais ce premier contact sera surtout déterminant pour leur père, François…

« Quand ils ont su que j'étais ébéniste, comme leur personnage, un lien s'est créé. Ils ont visité mon atelier, puis sont repartis en me disant qu'on se reverrait peut-être avec le chef décorateur. » François Hallot

Des paroles en l’air, sans doute. Sauf que non. Début mai, le responsable des décors débarque bien, et ce n’est pas n’importe qui : Christian Marti, à qui on doit notamment les décors de Germinal, avec Depardieu.

« On a discuté, il a vu mon atelier, et quinze jours après, il me rappelait », continue François Hallot. « Veux-tu me seconder sur place pour coordonner les entreprises ? » lui demande le chef décorateur. L’enjeu est de taille : transformer la ferme Jeanne d’Arc de Drugy, édifice marqué par le temps, en une maison de l’entre-deux-guerres, pleine de vie, bien de son époque.

« J’ai découvert la magie du cinéma »
« C’est là que j’ai découvert la magie du cinéma », reconnaît François Hallot, qui s’est lui-même attelé à l’aspect menuiserie de la tâche, faute d’avoir trouvé un artisan pour cela.

L’apport de l’ébéniste aurait pu s’arrêter à la préparation du film, mais non. Rapidement, on lui demande de donner des conseils à l’acteur principal chargé d’incarner cet ébéniste, Raphaël Thierry (lire notre encadré). Le courant passe si bien que l’acteur demande à François Hallot d’être présent à ses côtés sur le tournage, pour l’aider à adopter les bons mouvements.

Il demande aussi au réalisateur de prévoir une scène pour que François Hallot apparaisse avec lui à l’écran.

« J’ai finalement tourné cinq jours, à Saint-Valery, mais aussi à Gerberoy », sourit l’ébéniste, qui se souvient avec un large sourire de son dernier jour. « Il y avait une petite table de bar, deux chaises, j’étais assis face à Raphaël Thierry et on m’a dit : ‘Vas-y, parle !’ J’étais tétanisé… »

Au Rex d’Abbeville dès cette semaine
Un an et demi plus tard, le film a déjà connu une belle carrière internationale dans les festivals : il a été présenté à Venise, à New-York, à Berlin, en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes (le jour de la projection événement de Top Gun 2). L’Envol arrive en salles ce mercredi, auréolé de critiques élogieuses.

À Abbeville, il est projeté dès cette semaine au cinéma le Rex. Sûr, les Hallot y seront en famille.

« Nous n’avons pas encore eu l’occasion de le voir, remarque François. On a vécu les coulisses de cette aventure. Maintenant on a hâte de voir ce que le réalisateur en a tiré. »

Source : Le Journal d'Abbeville

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