Une randonnée à Abbeville, une promenade qui ne manque pas d’eau !
On se gare à côté du kiosque, tristement entré dans l’histoire pour avoir été le théâtre du massacre d’Abbeville : le 20 mai 1940, 21 personnes y ont été exécutées sans aucune forme de procès, soupçonnées d’être des espions à la solde de l’ennemi allemand. Tournant le dos à ce sombre événement, on traverse la rue Aristide-Briand pour retrouver le point de départ de la Traverse du Ponthieu : superbe voie verte d’une vingtaine de kilomètres qui suit l’ancien tracé des chemins de fer Lille-Abbeville-Le Tréport. On l’empruntera une autre fois. Aujourd’hui, on la laisse derrière nous et on prend le sentier plus banal qui lui fait face.
Au début, elle ne paie pas de mine, cette balade. On longe le bruyant boulevard Vauban, on côtoie un morceau d’une ancienne fortification. Heureusement, sur la droite, l’église Saint-Gilles séduit au loin, et, peu à peu, on s’enfonce dans une zone plus végétalisée. On traverse la très fréquentée route de Paris et enfin le charme agit.
Si plaisante traversée du marais
Dans le marais Saint-Gilles, le bruit des voitures laisse place aux pépiements joyeux des oiseaux qui s’éclatent. La jolie Plume serpente tranquillement, irrigant les terrains, les jardins pédagogiques sont en jachère, frémissant à l’arrivée du printemps. Pour prolonger le plaisir, on peut traverser la D901 et pousser jusqu’à l’ancien pont ferroviaire. Là, se trouve la Somme dans toute sa splendeur, avec un horizon dégagé sur la campagne picarde.
L’ancien tracé de la randonnée nous faisait aller à droite pour remonter le chemin des Canotiers. Malheureusement, le chemin est désormais condamné, de manière tout à fait arbitraire. Il faut donc retourner sur ses pas jusqu’à la D901 et l’emprunter en direction du boulevard des Prés et du pont de la Somme.
Agréable tronçon urbain
On traverse la Somme puis on prend tout de suite à droite le second pont, qu’on redescend sur le côté gauche. On part pour une demi-heure de bord de Somme, un tronçon urbain, très agréable, qui nous fait découvrir la ville les pieds dans l’eau. À droite du fleuve, on longe des petites écluses. C’est le royaume des canards, qui font tranquillement la sieste sur l’herbe. On les envie un peu, c’est vrai.
De nouveau un pont, qu’on emprunte vers la gauche, puis à droite, rue Pasteur. Désormais, on est en ville. À gauche, on remonte la petite rue Saint-Jacques et la charmante place Saint-Jacques. À droite rue de l’Eauette, puis en face rue Jules-Magnier où se situe la façade protégée des anciens bains-douches, la rue des Capucins avec la Maison du XVIe siècle, au coin. Place Clemenceau se trouve le superbe parc d’Émonville. Techniquement, il ne fait pas partie de la randonnée, mais il est tellement beau…
De là, on remonte vers l’église Saint-Sépulcre, on traverse la place Manessier, tout droit rue d’Avignon, à droite rue Mellan et hop, on se retrouve face au boulevard de la République. On arrive au formidable parc de la Bouvaque. C’est là que se trouvent les célèbres sources bleues. Vous comprendrez en les voyant.